L’Iran a réduit la présence diplomatique de l’Australie à Téhéran en réponse à la décision de Canberra de dégrader ses relations diplomatiques, a déclaré le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères.
« Nous désapprouvons cette réduction des relations, car nous estimons qu’elle est injustifiée et qu’elle affecte les relations entre les deux pays », a déclaré Esmaïl Baghaï, jeudi 4 septembre, en faisant référence à la décision de l’Australie.
M. Baghaï a confirmé le départ de l’ambassadeur d’Australie en Iran, soulignant que cette mesure réciproque est conforme aux normes diplomatiques établies et au droit international.
« Conformément aux usages diplomatiques et au droit international, en réponse à la décision de l’Australie, la République islamique d’Iran a également réduit la présence diplomatique de l’Australie en Iran », a-t-il déclaré.
Le porte-parole de la diplomatie iranienne a ajouté que malgré les contraintes diplomatiques, la section consulaire iranienne à Canberra reste opérationnelle et que les efforts se poursuivent pour fournir les services consulaires nécessaires aux ressortissants iraniens vivant en Australie.
Le 25 août, le Premier ministre australien Anthony Albanese a accusé Téhéran d’être impliqué dans ce qu’il a qualifié de "deux attaques antisémites dans ce pays", ordonnant à l’ambassadeur d’Iran à Canberra, Ahmad Sadeghi, ainsi qu’à trois autres diplomates de quitter l’Australie dans les sept jours.
Albanese a annoncé que les diplomates australiens avaient quitté Téhéran et exerçaient leurs fonctions depuis un pays tiers, les activités diplomatiques de l’ambassade d’Australie étant suspendues. Il a également exhorté les Australiens vivant en Iran à quitter le pays au plus vite.
Baghaï a alors rejeté ces accusations, les qualifiant d’« infondées » et de « ridicules », tout en promettant une « réponse réciproque ».
Démentant l’existence de toute tendance antisémite dans le contexte culturel, historique et religieux ancestral de l’Iran, le responsable iranien a déclaré : « Ce phénomène est occidental et européen. »
« Si l’on considère l’histoire, la persécution des Juifs en raison de leur religion est un problème profondément ancré en Europe ; et ce sont eux qui doivent être tenus responsables de leur passé historique, qui perdure encore aujourd’hui », a-t-il indiqué.
De même, Baghaï a déclaré que la décision de Canberra visait à justifier sa politique anti-iranienne et à compenser les critiques limitées et peu fréquentes à l’encontre d’Israël récemment exprimées par certains responsables politiques australiens, dont Albanese lui-même.
Le mois dernier, Albanese et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se sont retrouvés empêtrés dans un différend diplomatique après que le Premier ministre australien a annoncé que l’Australie reconnaîtrait officiellement l’État palestinien et a décidé d’annuler le visa d’un ministre israélien de droite en visite en Australie.
En réponse, Israël a annulé les visas des diplomates australiens auprès de l’Autorité palestinienne, tandis que Netanyahu a vivement attaqué Albanese, le qualifiant de « dirigeant faible ».
Le ministre australien de l’Intérieur, Tony Burke, a répliqué en affirmant que la véritable force ne se mesure pas « au nombre de personnes que l’on peut faire exploser ou au nombre d’enfants que l’on peut laisser affamés » et a décrit les critiques de Netanyahu comme faisant partie des « attaques » d’Israël contre d’autres pays.